REHABILITATION RTE DE BALE 10 – SOYHIERES
MAITRE DE L'OUVRAGE:
PASCAL ET SONIA BURRI-SCHMASSMANN
MENTION CONCOURS LIGNUM 2009
2007-2008PDF / PRESSE / HISTORIQUE
Bâtiment tombé dans l'oubli cachant un véritable trésor dans ses combles. Histoire d'un projet élaboré autour une charpente.
Ce petit rural villageois fut construit en 1843, agrandi aux environs de 1930 et transformé en boucherie dans les années 1940. Acheté en 2007, les travaux de transformation commencent en septembre pour se terminer en juillet 2008. Sous les combles, le bâtiment abrite un atelier d'architecture. Au rez-de-chaussée inférieur et supérieur, un appartement.
La mise en valeur d'une charpente presque bicentenaire a été l'élément déclencheur et cet aspect de valorisation fut présent tout au long du processus, des premières esquisses jusqu’à l'emménagement.
L’ensemble avait été agrandi vers l’est dans les années 1930 et subi une importante mue dans les années 1940. Par superposition de photographies prises du même endroit, on remarque que les niveaux des planchers ont été modifiés tout comme les ouvertures devenues uniformes, à la dimension standard de l’époque, avec des encadrements en ciment. Ces diverses transformations dénaturant l’aspect original du bâtiment nous permirent d’adopter une attitude plus radicale en pratiquant quelques nouvelles ouvertures et en en agrandissant d’autres. Cependant, les proportions des ouvertures et leur ordonnancement restent en rapport avec les bâtiments avoisinants, en périphérie du centre ancien du village. En façade Nord, la grande baie vitrée de la boucherie faussant l’échelle du bâtiment a été remplacée par une succession de fenêtres correspondant à une demi trame d’ouverture.
L’agrandissement qui avait été effectué vers 1930 a été revêtu de bois, offrant à nouveau la lecture du volume principal dans ses proportions d’origine. Comme pour la façade, les transformations successives et chaotiques demandèrent une refonte totale du plan, en adéquation avec les nouvelles affectations. Le bâtiment n’a cependant pas été vidé de son intérieur, les planchers ayant été conservés presque dans leur intégralité et renforcés par de nouvelles poutres principales. De nouvelles cloisons porteuses en brique et un pilier en béton au rez-de-chaussée assurent la descente des charges.
L’appartement possède une entrée indépendante, sur le côté Est du bâtiment, au niveau du rez-de-chaussée inférieur, qui comporte les locaux techniques et buanderie, l’espace ouvert du séjour, salle à manger et cuisine donnant sur le jardin au sud. Au rez supérieur se trouvent les chambres et la salle de bains. L’entrée du bureau d’architecture fait face à la rue et un escalier intérieur mène directement aux combles. Les locaux de service tels que vestiaires, wc, copieuses et documentation sont situés dans la partie Est. Au-dessus de ces locaux, une galerie sert de lieu de conférence avec coin pour la pause café. Le reste de l’espace, confiné sous la grande charpente d’origine, forme l’atelier avec 8 postes de travail dont 2x3 disposés en peigne le long des façades. Les bureaux en MDF laqué sont entièrement faits sur mesure et accueillent les rangements pour classeur. Aucun aménagement ne dépasse la cote de 78 cm. Tout a été basé sur la mise en valeur de la charpente et de son mur pignon Ouest en moellons crépi avec de la boue de route.
La lumière naturelle filtrée par le clairevoie du pignon Est apporte un éclairage doux et régulier. Les bandeaux de fenêtres affleurées aux plans de travail complètent l’éclairage naturel.
Toutes des installations techniques ont été refaites. Des drainages intérieur et extérieur ont permis d’assainir les murs en moellons particulièrement humides et un système séparatif assure l’évacuation des eaux. Le chauffage basse température par le sol est produit au moyen d’une pompe à chaleur air eau à double compresseur. L’altitude de moins de 400 mètres procure de bons rendements annuels et permet de chauffer l’eau chaude sanitaire. Une ventilation contrôlée à double flux renouvèle l’air de toutes les pièces et de l’atelier.
Les épais murs en moellons des façades ont été doublés d’une isolation périphérique. La charpente a été revêtue d’un lambrissage ajouré fixé directement sur les chevrons puis d’une isolation thermique rigide. Le pignon et la charpente de l’annexe Est qui étaient vétustes et désuets ont été entièrement démontés et remplacés par une structure de poteaux en bois lamellé-collé assemblé au sol et d’une charpente de caissons autoporteurs.
Le bâtiment est labellisé Minergie (JU-036)
Installation solaire photovoltaïque 13.5 kWc - 2017